On peut changer les choses.

Je suis dans mon cours de milieu familial et social et c’était sur la diversité culturelle. Notre professeur nous renseignait sur les types de familles qu’on pouvait retrouver et fréquenter dans nos milieux de travail.  Ayant habité à Montréal-Nord, travailler dans le centre-ville et avec des ami(es) venant de partout dans le monde, j’étais plus que consciente de la diversité culturelle autour de moi. Pourtant, durant ce cours, j’ai tellement pleuré, je ne pouvais même pas retenir mes larmes.

Le premier rôle d’une maman, c’est de protéger ces enfants et à la fin de ce cours, j’avais l’impression que malgré tous mes efforts, je ne serai jamais capable de les protéger contre les injustices de ce monde.

Sincèrement, cette réalisation m’a brisé le cœur.

Lorsque je parle à mon entourage de mes craintes, on me répond TRÈS souvent : « Bin non, fait toi s’en pas, y’en a presque pu. » Ou « Bin non, c’est pu comme avant, la société à changer. » Très souvent, quand j’entends ce genre de commentaire, ça me fâche et m’attriste beaucoup, parce que j’ai l’impression qu’on est dans une société qui ferme les yeux. Le racisme est toujours présent. Il est discret et sournois, mais il est tout aussi méchant.

Il peut être sous la forme de :

  • Wow, tu t’exprimes bien pour un noir. Ici, j’ai écrit exprimé, mais ça peut être éduqué, renseigné, etc. Comme si leur couleur de peau était un frein à leur connaissance/compétence.
  • Est-ce que je peux toucher tes cheveux ? Comme s’ils étaient des animaux.
  • Wow, tu es beau/belle pour un(e) noir(e), tu as de beaux traits.
  • Ah ouais ? Tu t’es fait un chum dans le sud… je pense que tu te fais avoir et qu’il ne veut que la citoyenneté.  
  • Ah, tu portes le voile… c’est ton père ou ton mari qui te l’oblige ?
  • ETC. ETC. ETC. ETC. ETC. ETC.

LE RACISME EST TOUJOURS PRÉSENT et la situation actuelle aux États-Unis (et tous les autres cas similaires des dernières années) le prouve. Les rassemblements pour le « BLACK LIFE MATTERS » le prouvent. Le nombre de personnes présentes lors de ces rassemblements le prouve. Les vidéos qu’on peut voir et retrouver sur Internet le prouvent. Il y a encore un problème de discrimination raciale dans notre société.

J’ai deux enfants métissés, mais ils seront toujours considérés comme noir. J’ai deux enfants qui, lorsqu’ils iront déposer leur CV pour travailler, leur nom de famille et leur couleur, pourront être des obstacles pour obtenir un travail. Quand mon garçon aura une amoureuse et qu’il ira rencontrer sa famille, sa couleur pourra faire peur parce qu’il pourrait être catégorisé comme un mauvais garçon. Ma fille pourra se sentir différente de toutes ses amies, être exclue parce qu’elle n’est pas comme les autres. Des situations qui pourraient se produire parce qu’ils ne sont pas blancs… il y en a à la tonne.

Ma fille n’a même pas encore 5 ans, qu’elle pleure parce qu’elle n’a pas des cheveux comme moi, comme son amie ou comme les princesses. Elle n’a même pas encore 5 ans qu’elle recherche déjà la valorisation avec sa couleur de peau. Donc, avec mon chapeau de maman, je vous demande de vous mettre à la place d’une personne qui est différente depuis son tout jeune âge et qui en plus, se trouve dans une société qui discrimine les différences encore. C’est dur, ça fait mal et diminuer ce qu’ils vivent et ressentent au quotidien, en disant que ce n’est plus comme avant, ce n’est pas correct.

En rédigeant ce texte, je mets aussi mon chapeau d’éducatrice, parce que nous avons un rôle à jouer et nous pouvons avoir un énorme impact sur les futures générations, en les éduquant, dès la petite enfance sur les différences présentes dans notre société.  

« Ha, mais oui, moi je fais une thématique autour du monde à chaque année avec les enfants. Ils aiment ça » c’est bien… mais ce n’est pas assez. Pour réellement avoir un impact, il faut les sensibiliser, le plus souvent possible.

Que ce soit, avec le matériel présent à la garderie (livres, poupées, figurines, déguisements, accessoires, etc.) que par nos interventions. Quand je dis interventions, ce peut être dans tout ce qu’on dit. Par exemple, aujourd’hui il pleut dehors, on met de la musique pour bouger. « Les enfants, la musique que j’ai mise aujourd’hui ça s’appelle de la Salsa. On retrouve cette musique en Amérique latine… Venez, je vais vous montrer c’est où l’Amérique du Sud. J’ai aussi trouvé ce vidéo qui nous montre comment danser la salsa. Oui, leurs pieds bougent vite, hein. Oui, ils sont bronzés, tu as raison. » Etc., Etc., Etc. Vous pouvez tellement enrichir vous n’avez aucune idée.

Même chose pour des bricolages. Une fois, j’ai sorti du tissu africain pour enrichir mon activité. J’ai expliqué que c’était un pagne et que dans la langue de Yves, on appelait ça le « igetenge » et que les mamans l’utilisaient pour porter leur bébé. Encore une fois… vive l’Internet. On met des images sur ce qu’on leur apprend et on les laisse poser leurs questions. Ensuite, tu peux laisser le tissu dans le coin symbolique et il s’amuse et le découvre.

Aussi, concernant les questions, parfois les enfants posent des questions qui nous mettent mal à l’aise et on a l’impression que c’est mal poli.

  • Pourquoi il a la peau comme ça ?
  • Qu’est-ce qu’il a sur la tête ?
  • Pourquoi on ne voit pas ses cheveux ?
  • Pourquoi il lui manque une jambe ?
  • Etc.

Il faut leur répondre le plus honnêtement possible et sans ressentir de malaise, puisque pour eux, ce n’est que de la curiosité. Les enfants ressentent les énergies qu’on dégage, alors s’ils voient que vous êtes mal il croira que la personne à la peau noire, voilée, handicapée est mal. Il fera un lien direct. Et si vous ne savez pas quoi dire ou quoi répondre… Dites que vous pourriez faire une recherche ensemble. Il n’y a pas de mal à ça, l’important c’est d’en parler aux jeunes.

C’est aussi important de parler des ressemblances. Les jeunes dans les autres pays vont à l’école, ils mangent des repas, ils ont une famille, des anniversaires, etc. Parce qu’en parlant seulement des différences, un « gap » s’installe entre les cultures et elles ont l’air inaccessibles et trop différentes de la nôtre.

Je sais que c’est un long texte et j’en suis consciente, mais c’était important pour moi d’aborder le sujet avec vous, de partager un segment de ma vie de maman avec des enfants différents. Et surtout,  j’espère de tout cœur que, si vous ne vous sentez pas concerné par ce sujet (que se soit parce que vous n’avez pas d’amis/familles/collègues ou parce que vous êtes dans un milieu qui ne discrimine pas) ne fermez pas les yeux sur la situation, parce qu’il est temps que ça change. 

« Toi, moi, eux, tout le monde a le droit d’être respecté. Je me tiens debout avec vous contre la discrimination raciale. »

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Je suis une maman et une éducatrice. J’essayerai, par mes textes, de vous donner des conseils au meilleur de mes capacités. Aussi, je vous démontrerai que vous êtes rarement seule dans certaines situations. Xxx

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