L’annonce du déconfinement prochain a été faite et nous allons rouvrir nos milieux bientôt. J’ai eu mon petit moment de crainte et d’incompréhension face aux exigences, aux mesures, les interactions entre les enfants, etc. L’adaptation est une de mes forces et je me suis mise à réfléchir à quelles activités je pourrais leur offrir et comment j’allais organiser tout ça. J’ai aussi réalisé que ça fait très longtemps que je ne les ai pas vus et qu’ils risquent d’avoir beaucoup changé, surtout si je pense à mes deux plus jeunes. Je trouve donc que la réouverture de nos services de garde, ce sera un bon moment pour observer les enfants qui seront présents.
Mais l’observation, c’est quoi ça ? Honnêtement, quand j’ai eu ce cours, je comprenais l’importance de l’observation, mais il y avait beaucoup d’emphase sur le bon verbe à employer (on ne met pas un pantalon… on l’enfile), la phrase qu’il fallait dire, etc., et ça m’a mêlée. (Pas mal certaine que les autres filles de la technique diraient la même chose.)
Observer, lorsqu’on est éducatrice, c’est de recueillir des observations qui nous permettront de mieux connaître chaque enfant de notre groupe. On regarde ces comportements, ces attitudes, ces préférences, et ce dans des contextes et des situations différentes. Ensuite, on les analyse avec nos connaissances d’éducatrices.
L’OBSERVATION EST ULTRA IMPORTANTE !!!
Et en ce temps de pandémie… encore plus.
Avec moins de matériel à leur disposition, les enfants seront très créatifs et pourront utiliser les objets de différentes façons, créer des mondes différents, trouver des solutions, etc.
Avec tous ses changements, les enfants pourront se sentir insécurisés. Avec leurs comportements et attitudes, ils pourraient nous communiquer des besoins qu’ils ne sont pas capables de dire avec des mots.
Avec tout ce temps, sans les voir, leurs préférences peuvent avoir changé. Ils auront appris et acquis de nouvelles choses et ce sera important de les connaître.
En recueillant des observations, ce sera des informations précieuses qui nous permettront d’en savoir plus sur le développement de l’enfant et nous pourrons mieux l’accompagner et le soutenir dans plusieurs situations différentes.
On peut aussi dire qu’en temps de pandémie, nos thématiques et activités en groupe d’appartenance « prendront le bord » si je peux dire ça comme ça. Mais c’est bien, parce que ça incitera les éducatrices à revenir à la base et de préparer sa semaine en fonction des véritables intérêts des enfants et de leurs véritables besoins.
Voici quelques questions que vous pourriez vous poser.
Comment est-ce que les enfants utilisent le matériel ?
Comment utilisent-ils leur environnement ? L’aménagement est adéquat ?
Pourquoi est-ce qu’il fait ça ?
Quel est la véritable émotion derrière l’attitude ou le geste que l’enfant vient de poser ?
Un dernier point concernant l’observation… Observer comment vous agissez, comment vous intervenez et parfois demandez-vous pourquoi est-ce que vous êtes intervenu. Est-ce que c’était vraiment nécessaire, où vous auriez pu observer à distance les enfants gérer la situation et attendre qu’ils demandent votre aide ?
Moi, j’aime bien remarquer comment j’interviens et me dire : « Wow, on dirait que ça fait 10 ans que t’es éducatrice… Intervention parfaite et à refaire. » ou « Ouain, Frede … Ce n’était pas ta meilleure intervention, prochaine fois qu’est-ce que tu pourrais faire d’autre ? » Je ne vois pas ça négativement, mais c’est une façon pour moi de devenir meilleure dans mon travail, mais aussi pour les enfants.

Donc, au retour, prenez le temps d’observer vos cocos, leurs intérêts et leurs besoins réels. Soyez positives et mettez de l’avant vos belles capacités de création, d’organisation, d’adaptabilité, d’analyse et bien d’autres.
Montrons à la société que nous ne sommes pas des gardiennes d’enfants, mais des éducatrices qualifiées, qui sont capables de se retourner sur un 10¢ pour offrir aux enfants un environnement sécurisant, tout en répondant à leurs besoins et qui stimulera quand même leur développement global.
Il est temps que la société voie la valeur de notre métier.
Let’s go, tous les intervenants à la petite enfance, on est capable.
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